Les coups d’État en Afrique servent-ils à quelque chose ?

Article : Les coups d’État en Afrique servent-ils à quelque chose ?
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7 février 2022

Les coups d’État en Afrique servent-ils à quelque chose ?

L’on est tenté de croire qu’après toute la mauvaise gouvernance à laquelle nos États peuvent être confronté, un coup d’État vient mettre un terme à cela, redonner de l’espoir aux populations et poser les bases pour qu’une telle situation ne se reproduise plus. Mais hélas, les coups d’État assez récurrents en Afrique n’ont jamais ou très rarement résolu les problèmes fondamentaux des États.

Pour parler de cela, nous allons nous baser sur la situation au Burkina Faso qui est pareille à celle de la Guinée, mais aussi du Mali, de la Guinée Bissau… c’est-à-dire des coups d’État chaque décennie pour enfin le même résultat. Nada, rien!

Le Burkina Faso champion des coups d’État est indépendant depuis le 5 août 1960 et seulement un peu plus de cinq années après, le président Maurice Yaméogo est évincé du pouvoir par un coup d’État mené par le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana.

En 1977, il fait rédiger et adopter une nouvelle constitution et se fait réélire président la même année. Il restera au pouvoir pendant plus de quatorze années.

En novembre 1980, trois années après son élection, les enseignants déclenchent une grève qui est suivie par plusieurs autres secteurs, suite à cette grogne, le colonel Lamizana est aussi évincé du pouvoir par un groupe de militaire regroupé au sein du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) et mené par le colonel Saye Zerbo. Comme toujours, les putschistes annoncent des réformes et promettent le paradis.

Rebelote, le 07 novembre 1982, un groupe de militaire conduit par le commandant Jean-Baptiste Ouedraogo démet le colonel Zerbo et s’installe à la présidence du Faso, même discours, des reformes annoncées, etc.

En 1983, un coup d’État porte à la tête du pays le capitaine Thomas Sankara. Le révolutionnaire adepte de Che Guevara et de Castro met en place des réformes et est adoubé par les populations, l’euphorie sera de courte durée.

Quatre années après, le 15 octobre 1987, le capitaine Sankara est assassiné pendant un coup d’État et remplacé par le capitaine Blaise Compaoré, lui aura la plus grande longévité au pouvoir au Burkina, mais n’échappera pas à la tradition du pays. En 2014, Blaise annonce sa volonté de modifier sa constitution pour se présenter pour un énième mandat, c’est la pilule de trop à avaler, le peuple se révolte, le 31 octobre Blaise est destitué et remplacé par Michel Kafando comme président par intérim, mais quelques mois après, les forces spéciales arrêtent le président et son Premier ministre Isac Zida, Kafando sera ensuite rétabli dans ses fonctions.

Des élections sont organisées, le 29 décembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré est investi Président de la république, il est réélu le 29 novembre 2020 pour un second mandat. Mais une année après, éternel recommencement, un groupe de militaires s’empare du pouvoir et installe à la tête du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration.

Des reformes sont annoncées: la refondation de l’État, la restauration de l’intégrité du territoire, etc. Une transition mise en place et la junte promet un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. Mais en attendant cela, on peut se faire une idée sur le prochain putsch dans le pays des hommes intègres.

 

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