Où en est la planification familiale en Guinée ?

Article : Où en est la planification familiale en Guinée ?
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13 septembre 2017

Où en est la planification familiale en Guinée ?

La planification familiale permet aux populations d’atteindre le nombre souhaité d’enfants et de déterminer quel sera l’espacement des naissances. La Guinée est particulièrement en retard dans ce domaine.

Selon l’OMS, 225 millions de femmes dans les pays en développement souhaiteraient retarder le moment d’avoir un enfant ou ne plus avoir d’enfants, mais n’utilisent aucun moyen de contraception.

En cette période de grande croissance démographique en Afrique, il est primordial de se planifier et de porter haut la planification familiale pour limiter et contrôler les naissances. Le déséquilibre entre l’accroissement démographique et la croissance économique est important, et si la croissance démographique n’est pas contrôlée, la précarité ne fera qu’accroître et avec elle, tout un tas de problèmes.

Planification familiale, quels enjeux en Guinée ?

En Guinée, le taux de prévalence de la planification familiale est très faible et évolue de façon lente. Selon une étude du ministère de la santé intitulée « Enquête sur la démographie et la santé », le taux de prévalence de la planification familiale était de 6% en 2005 contre 7% en 2012. Avec un indice synthétique de fécondité estimé à 5,1 enfants par femme, il est primordial de militer en faveur de la planification.

Autre facteur à cause duquel la planification familiale doit être mise en avant : le taux très élevé de mortalité maternelle. En Guinée, il était de 710 pour 100 000 naissances vivantes, en 2012, selon le ministère en charge de la santé.

Planification familiale, une chose à fuir ?

Des méthodes de contraception traditionnelle permettant aux couples d’espacer leurs naissances de trois ans ou plus existent dans la société guinéenne, dont entre autres l’allaitement maternel pendant deux ans. Dans la tradition guinéenne, il est dit que pour qu’un enfant soit robuste et sain, il faut que sa maman l’allaite pendant deux ans minimum et qu’elle évite, pendant cette période toute relation sexuelle avec son mari.

En Guinée où la population est à majorité analphabète (seulement 30% de la population savait lire en 2015), les Guinéens et les femmes en particulier sont très réticents à la planification, notamment aux méthodes occidentales de contraception. Dans les régions rurales, un contraceptif est considéré comme un produit importé par les Occidentaux pour que les femmes africaines ne procréent plus. Alors que le préservatif est considéré comme une affaire de pervers. Si on voit un homme marié avec un préservatif, on le  soupçonne d’adultère.

Pour faire court, et répondre la question posée ci-dessus, la planification familiale n’est pas à fuir, mais un programme à suivre pour pouvoir contrôler ses naissances.

Planification familiale en Guinée, où en sommes-nous ?

Peu de femmes se planifient en Guinée. La réticence est un cause, mais le principal frein à la planification familiale est le manque d’informations appropriées.

Selon le Plan d’action national de repositionnement de la planification familiale en Guinée 2014-2018 du ministère de la santé et de l’hygiène publique en collaboration avec le Partenariat de Ouagadougou, l’USAID et l’UNFPA, sur un total de 2 875 000 femmes en âge de procréer, seules 864 000 montraient de l’intérêt pour la planification en 2012.

La majorité de ces 864 000 femmes qui se disent intéressées par la planification familiale n’y a pas accès pour diverses raisons : manque de connaissances sur la planification, peur des effets secondaires, etc. D’après la même étude, en 2012 en Guinée, seulement 173 000 femmes ont eu à utiliser les méthodes de contraception modernes.

Que faire pour plus d’accès à la planification ?

Avec un si faible pourcentage d’accès à la contraception, un long chemin reste donc à parcourir pour plus d’accès des femmes à la planification familiale, pour atteindre cet objectif, plusieurs stratégies sont à mettre en place. Parmi ces stratégies, citons :

  • Organiser un plaidoyer en direction des religieux afin qu’il soit introduit dans les sermons et autres prêches des messages favorables à la planification familiale ;
  • Passer par les médias et les journalistes pour expliquer aux populations les avantages de la planification familiale ;
  • Demander aux blogueurs et web activistes, de véhiculer plus d’informations sur les méthodes de contraception ;
  • Instaurer dans les centres de santé ruraux et urbains (qui reçoivent beaucoup de femmes en âge de procréer) des programmes de vulgarisation de la planification ;
  • Insérer dans les programmes scolaires des cours relatant l’importance de la planification familiale.
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Commentaires

NIMI MILANDOU Darcy Clausel
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Il est toujours important de bien relire, afin d'éviter les fautes d'orthographe. Car, il s'agit bien d'un document à la porté du monde entier.